Petit je n'ai pas connu les joies de me cacher dans un grenier rempli de bric et de broc, de conneries vieilles comme les ans, de choses que personne n'osent toucher.. grenier d'abondance, de toiles d'araignées, d'escalier en bois craquant sous le poids des ans.. grenier ou j'aurai pu à ma guise m'y rendre, converser avec moi-même, m'inventant des mondes futuristes, creer des personnes laides à faire peur, me cachant, m'isolant des grands de leurs bêtises humaines.. petit j'ai pas connu.
A présent, bien souvent, je ressens ce besoin, comme enfant, besoin de me rendre ici, sur cette page qui n'existe pas et ou aucune forme de vie n'est.. froide comme l'acier et nulle à chier ! j'me sens pas l'âme d'un auteur de j'ne sais ou et ou artiste de j'ne quoi ! juste que je crache ce que j'ai à cracher.. régurgitant mes pensées non digérées en lissant de mes mains mes mots.. me disant que demain sera un autre jour.. croyant encore à ce mensonge.
Mon jardin secret fardés de couleurs les unes plus affreuses que les autres jouant à leur tour comme sur les planches d'un théatre de quartier, peut-être charmeur ce jardin que je voulais grenier.. fosse creusée pour voyeurs moi, moi qui anime ces mots me cachant de mes maux me soignant ainsi en les écrivant.. désincrustant les couches de ces abysses mentales chargées de ressentis, de haines, de jugements.. rejouant à nouveau avec eux leur donnant un sens.. articulant mes doigts qui eux battent la chamade avec bonheur comme s'il s'agissait d'un premier rencart.. car tous ont un rôle à jouer dans ces écrits.. mes mains se joignent à moi.. ma tête aussi.. elle me dit.. je fais.. elle me donne je rend. J'me soigne ainsi mais.. j'ai pas de grenier ou j'aurai pu refaire mon monde à moi, rien qu'à moi.